
Depuis septembre 2022, Jeremy accompagne, bénévolement, les jeunes de Famille au grand cœur, sur le volet thérapeute. Abdoulaye, Moussa, José ou bien Azeez. Celui qui est un amoureux des cultures d’Afrique, de leurs valeurs et de leurs états d’esprit a à cœur de transmettre bienveillance et tolérance, à être à l’écoute, à respecter… et surtout à faire cohabiter deux paroles dans un même cadre, sain entre tous. Entretien !
Tu es donc thérapeute pour l’association Famille au grand cœur. Peux-tu nous dire ce que tu fais, concrètement ?
J’accompagne les jeunes qui ont besoin de verbaliser leurs traumatismes, leur identité et peur de la mort. Lors des premières thérapies, j’ai pris conscience de cet instinct de survie face à la barbarie (propre à eux), j’y ai été confronté, ce qui m’a impacté émotionnellement.
Je ne m’y attendais pas, mais ça m’a conforté dans cette voie, j’en ai été très fier. Et ce, car ça nous remet à notre juste place, ça nous aide à prendre un recul encore plus nécessaire et rationnel par rapport à ce que l’on peut vivre au quotidien.
Partant de cette base, comment orientes-tu une séance ?
J’ai une approche atypique, ce que j’assume. Je n’aime pas ce qui est conventionnel, dans les normes. J’adapte donc le cadre thérapeutique en fonction des outils et de la personne qui se tient face à moi.
Je me laisse guider par la carte du monde du patient et par son intégrité qui lui est propre. Ça me permet d’aller plus loin dans le suivi et de creuser davantage. En cela, c’est un levier pour comprendre l’être humain.
En somme, que leur procures-tu et, inversement, que t’apportent-ils ?
Ce que je sais, c’est ce que je leur donne des moyens pour qu’ils se sentent mieux, grâce à un accompagnement avec le cœur. De leur côté, les trois jeunes que je suis me partagent leur culture, leur vision, leurs réflexions, de nouvelles connaissances aussi.
De plus, ils me confortent dans ma voie, mes choix, ma posture de thérapeute. Sans parler de l’aspect philosophique dans la manière dont ils réagissent… alors qu’ils ont vécu le pire. Et ça, c’est une bouffée d’oxygène pour moi.

Jeremy vu par deux de ses patients :
Azeez : « Jeremy est d’un grand soutien, toujours à l’écoute. Grâce à lui, je peux narrer ce que j’ai vécu et subi dans mon pays. Je me sens très soulagé à chaque fois que je lui raconte mon histoire, surtout quand il me dit : “un problème partagé est à moitié résolu”. »
Moussa : « Jeremy est une personne sympathique. J’ai un bon suivi avec lui, il m’apporte beaucoup de choses, m’aide à avoir plus de force et d’espoir, à ne plus être stressé et angoissé. Ce qui est très bénéfique dans mon quotidien. »